Thursday, May 20, 2010

Les Anicroches


Avant de faire le résumé de cette journée, j’aimerais m’adresser aux guides touristiques et aux organisateurs d’événements.

Lorsque vous choisissez d’organiser un repas dans un restaurant ou un hôtel, que vous optez pour un menu simple et que vous envoyez à l’avance vos choix d’entrée, de plats principaux et de desserts, tout le monde est heureux.

Nous pouvons préparé toutes nos choses à l'avance et vous servir sans stress et nous évitons un maximum de pertes.

Vous obtenez un service rapide et efficace car tout ce qui pouvait êtres faits à l’avance a été faits. Vous obtenez des produits de toute première fraîcheur car nous avons commandés les quantités exactes pour le jour donné. Vous recevez des plats chauds car le service roule sans anicroches.

Mais justement, les anicroches sont extrêmement difficiles à gérer lors d’un service à menu simple. Nous ne sommes pas nécessairement prêts pour servir sur le pouce des végétariens, de très jeunes enfants ou des personnes âgées ayant des difficultés à mâcher. Chaque problèmes est un énorme caillou dans lequel on se cogne le gros orteil alors que nous marchons tranquillement.

Et si vous changez votre choix de poisson en choix de porc, rien ne dits que nous n’en aurons pas assez pour servir et si vous changes votre poulet en saumon, il est possible que nous finirons la soirée avec plusieurs portions de poulet en trop.

Si vous êtes chanceux, on pourra vous contenter mais rarement avec la même qualité de produits et de services qui si nous avions été prêts à vous servir.

Encore une fois je le répète, lorsque vous nous présentez vos choix à l’avance et que vous les respectez, tout le monde sera heureux.

Comme j’ai emménagé dans la maison qui sera ma demeure jusqu’à la fin octobre, il était temps que je me procure quelques menus articles de la vie courante.

Les cinq petits chiffres au bas de ma facture furent un peu difficiles à digérer mais je me suis consolé que les prochaines épiceries ne feront que combler ce qui manque et que ce genre de facture était monnaie courante lorsque j’accompagnais ma maman au IGA des sources.

Je ne parlerai pas du service, je crois que ma trop longue introduction suffit.

Menu :

- Terrine de Gibier
- Crème de Légumes
- Choix de brochettes de poulet, darne de saumon ou rôti de porc avec légumes et riz
- Gâteau Reine Élizabeth.

Après le service, François et moi avons discutés. Je vous déjà dit que François en avait ras la marmite de la cuisine. C’est triste car François est ( pardonnez l’anglicisme ) one hell of a cuisinier. Durant son séjour dans l’ouest canadien, il est passé de plongeur ne parlant pas anglais à chef exécutif en 3 ans ! Dans un restaurant qui achète des caribous entiers, sert en moyenne 800 clients par jour et dépense plus de 8 millions de dollars en ingrédients seulement par année !

Impressionnant.

Il est triste qu’il quitte la cuisine. Je suis certain qu’il aurait peu compétionner avec El Bulli.

Saturday, May 15, 2010

L'escalier de la mort et petite déprime.

J’aurai dû patienter pour vous parler de cet escalier mais je ne peux plus résister. Dans la maison que j’occupe, il y a trois chambres. Deux d’entre elles sont situées au rez-de-chaussée et sont parfaitement normales. La 3e a quelques particularités, la première est qu’elle n’a pas de porte. Le 2e étage de la maison est principalement une petite mezzanine sur laquelle il y a cette chambre. Et pour se rendre à cette pièce, il faut emprunter…

L’ESCALIER DE LA MORT.

Ayant dormi dans la chambre au 2e étage, il est surprenant que je suis encore vivant pour écrire ces lignes. Bon, il est en bon état, mais il est franchement mal conçu. Il est étroit, les marches sont courtes et éloignées les unes des autres, n’importe qui mesurant plus de 5,5 pieds va se cogner la tête en grimpant les dernières marches et le bois a été verni avec un après qui transforme n’importe quelle chaussette en patin à glace.

Mais bon, j’ai adopté une stratégie qui permet une descente relativement sécuritaire, je descends sur les fesses.

Menu de ce soir :

- Entrée de salade mesclun avec canard confit et vinaigrette de framboise crémeuse
- Crème de brocoli et fromage de chèvre
- Plat principal, au choix: Brochette de poulet avec sauce bordelaise, Tilapia farci avec beurre blanc ou rôti de porc avec sauce pomme/poire
- Gâteau Élizabeth ( datte et noix de coco ).

La soirée s’annonçait chaotique, le service était à 6 heures au lieu de 7 heures comme nous avions été prévenus, nous avons 2 clients végétariens surprises ( heureusement que nous avions juste assez de tofu marinés pour les combler. ) et un couple de jeunes mariés qui sont venus testés les plats qui allait être servis à leur mariage en septembre prochain.

Mais étrangement, tout s’est bien passés. D’accord, nous n’avons fait que 60 clients mais avec les multiples surprises en début de soirée, nous avons tous les trois été surpris que ça roule aussi bien.

Après, François et moi sommes allés au débit de boissons locale ou nous avons eu une discussion pour le moins… déprimante.

François en a ras la casquette de la cuisine. Après cette saison à l’auberge, il compte faire un cours d’ambulancier. C’est un cuisinier qui a roulé sa bosse et donc, parle d’expérience en que la cuisine c’est chiant.

L’acte comme tel est agréable, bien sûr. C’est ce qui m’a amené dans ce métier et c’est qui lui a permit d’y rester. Mais les salaires sont bas, les horaires sont difficiles, la sécurité d’emploi chambranlante. Bref, pour vivre heureux comme cuisinier, il faut que cette passion pour le métier soit plus forte que tous les inconvénients réunis. Pour moi, en ce moment ça va mais peut-on ce bâtir une vie sociale, amoureuse et familiale autour de ce métier ? Il y a bien les emplois gouvernementaux offrant salaires compétitifs, horaires plus standardisées et sécurité d’emploi et de retraite mais comme ils sont situés dans des hôpitaux, des prisons ou des centres pour personnes âgées ou les coûts de nourriture sont coupés aux maximums, il faut faire le deuil des produits de luxe et exotiques et des plats recherchés pour y travailler.

Pour les années à venir, je crois que la cuisine peut m’apporter de belles expériences. Je peux aller sur les bateaux de croisières, les centres de skis, les grands hôtels, les stations balnéaires, etc…

Mais lorsque sera venu le temps de faire mon nid, pourrais-je trouver une place où passion et confort seront réunis ?

Bon, je rentre à Québec demain jusqu’à mardi soir mais attendez-vous à de l’action durant la semaine car Cap-aux-Pierres reçoit une convention de Scrabble et ces 350 participants.

Friday, May 14, 2010

Je ne peux pas dire qu’il ne s’est rien passé d’intéressant dans ma vie car ce serait un mensonge éhonté. Car il s’est passé quelque chose d’intéressant dans ma vie. Mais désirant dédié ce blog à mon expérience sur L’Île aux Coudres et voulant éviter de le transformer en journal intime pas si intime que ça, j’avais décidé d’éviter de déblatérer sur ma vie à l’extérieur de l’île.

2 raisons me poussent à changer ce mode de fonctionnement, du moins pour l’instant. Premièrement, un événement marquant directement lié à ma carrière du cuisinier marqua cet intermède entre mes deux semaines de travail. Deuxièmement, je crois me fourvoyer en passant qu’on peut écrire un blog, même dédié à une expérience de vie, sans en faire un journal intime pas si intime que ça. Le simple acte de créer un blog signifie que l’on croie que, quelque part, quelqu’un ( que l’on connaît ou pas ) s’interessera au tranquille et inintéressant train-train qui marque ma vie.

Bon, je vais vivre avec ça sur la conscience car je dois avouer, le simple fait d’écrire est très relaxant.

Donc, je vais maintenant répondre enfin à la question : que s’est-il donc passé de si marquant ?

Et bien, j’ai reçu une voiture.

Une Honda Fit flambant neuve incluant les assurances payées pour quatre ans.

Elle est belle. Elle est bleue. Elle est spacieuse. Elle est pratique. Elle est confortable. Elle est merveilleuse.

Encore fois grand-maman, grand-papa, merci beacoup. Je vais la cajoler ( et j’espère qu’elle me pardonnera de lui avoir grimpée dessus pour la prise de photos ).

Et me voilà donc parti sur l’épopée que fut le choix et l’achat de cette fantastique voiture.

En plus du budget de 20,000$, ma chère grand-mère m’a offert le guide de l’auto 2010 qu’elle avait annoté avec 5 voitures qu’elle me recommandait : La Versa de Nissan, l’Avéo de Chrysler, la Yaris et la Matrix de Toyota et la Rio de Kya. Mesurant plus de 6 pieds, ma monstrueuse carcasse fut donc naturellement, la première juge.

Accompagné de mon papa ( j’avais besoin de sa grande stature pour bien tester le confort mais j’avais aussi besoin de ces conseils avisés ), nous sommes allès casés nos grandes personnes dans de petites voitures.

Rapidement, la Matrix fut écartée. Elle était inconfortable pour les passager arrières et le tableau me rappelait un os coupé en deux ( avec les veines tranchées ).

L’Avéo était une catastrophe. Désirant une voiture pour transporter une maximum de choses, je me suis rapidement épris des « hatchback » avec les sièges arrières rabattables. L’Avéo répondait à ces critères mais il était impossible de rabattre les sièges arrières sans avancer le siège du conducteur au maximum…

La Rio de Kia était pas mal mais les siège avants était équipés d’un filet frottant douloureusement sur mes genoux.

Candidats encore en liste pour l’essai routier : Yaris, Fit et Versa.

Ça tombe bien, je devais aller à Saint-Émile pour prendre livraison d’une superbe bavette de bison chez Canabec ( un distributeur en gibier. Si, parmi vous, il y a des chefs désirant essayer des viandes méconnues comme le bison, l’émeu ou le sanglier, n’hésitez pas à contacter directement un distributeur au lieu d’aller en épicerie, Le choix y est beaucoup plus vaste. Mais appeler à l’avance car il doive préparer votre commande ).

Nous en étions aux essais routiers.

La Versa était trop nerveuse et les changements de régimes était trop marqués.

La Yaris et la Fit était plus relax mais ce fut l’extraordinaire capacité de chargement qui permit à la Fit de conquérir mon cœur qui fut très surpris de trouver de la place en son sein pour une voiture.

Parlons-en de la Fit et de son espace de rangement, j’ai fait le tour de mes possessions et j’en suis venu à la conclusion que le seul objet que je possède qui ne pourrait trouver place dans cette voiture est… ma Fit.

Donc, j’achète. Je vous donne un chèque de 20,000$ et on a un « deal » ?

Non, c’est beaucoup plus compliqué que ça.

D’abord, le vendeur vous donne un prix et vous tend une feuille. C’est une offre que, lorsque signée, stipule que vous acceptez de payer la voiture au prix inscrit sur cette feuille. Ensuite, cette offre est présentée au directeur des ventes. Si elle est refusée, vous devez présenter une autre offre mais si elle acceptée, vous DEVEZ achetez la voiture à ce prix.

Dans une coquille de noix ( traduction de l’expression anglaise « in a nut shell » que j’ai toujour apprécié ), c’est une négociation unilatérale dont le sens que votre ne peut qu’augmenter avant d’obtenir une autre acceptée. Si vous partez à 18,000$ et que votre offre est refusée, vous pouvez proposez 20,000$ me si cette 2e offre est acceptée, vous ne pourrez pas négocier pour 19,000$.

Sans compter, que franchement, il n’y a pas beaucoup de jeux pour négocier. Les négociations pour ma voiture on commencer à 23,500$ et rapidement, le vendeur nous avoua qu’il serait IMPOSSIBLE de descendre en bas de 23,000$ ( ce qui représente une reduction massive de 2% ).

Enfin, j’aime mieux négocier de l’artisanat et des fruits dans un marché à San José qu’un voiture dans un concessionnaire.

Donc, après plusieurs péripéties, j’ai eu ma Fit.

En route pour Cap-aux-Pierres, je me suis découvert un petit plaisir pervers. Je ne sais pas si c’est différent dans d’autres régions du monde mais au Québec, 90% des conducteurs roulent la plupart du temps 10 à 20 kilomètres plus vite que la limite permise. La route menant à l’Île-aux-Coudres n’a souvent qu’une voie. Je doit dire qu’il y a rien de plus amusant que de rouler précisément à la limite et de regarder la file qui s’amasse derrière moi. Bien sûr, ça n’empêche quelques souaves d’embarquer sur la voie de gauche pour me dépasser mais je ne peux rien y faire.

Une fois à Cap-aux-Pierres, je me suis dirigé vers la maison qui allait devenir ma résidence pour la saison. Elle ne pait pas de mine de l’extérieur mais elle est confortable à l’intérieur. Je ne dirait pas plus, je vous la présenterai en détails quand j’aurai un appareil photo.

François réside avec moi pour l’instant mais il va déménager dans une chambre pour avoir plus d’intimité avec sa compagne. J’aurai donc la maison pour moi tout seul jusqu’à la mi-juin, quand le 4e cuisinier arrivera.

J’ai déjà une liste de lecture sur mon Itunes, toute prête pour de longues soirées de Air Guitar en caleçon, il faut que je profite de cette tranquilitié.

P.S: Bon, il est 10:05 et je suis sur la galerie de l'auberge. Je diffuse donc ce texte sans me casser la tête ou regarder ce que j'ai fais. Je sais que certaines personnes attendaient de mes nouvelles rapidement alors je poste maintenant mais la vérification attendra demain car il fait plutôt froid.