Monday, July 26, 2010

Un 1er congé dans Charlevoix.



Donc, mon premier congé sans retourner à Québec.

C'a toujours été difficile de choisir entre retourner à Québec ou non à chaque congé. D'un côté, en restant dans le coin, je peux explorer les villes aux alentours ( comme Baie-Saint-Paul ou La Malbaie ), profiter des gens et de l'hôtel ou rattraper certaines que je n'ai pas fait durant la semaine ( ménage du frigo, lavage du linge, épicerie, apprendre une technique difficile d'harmonica et avoir un congé relax avec peu de route de à faire.

En rentrant à Québec, je peux faire ce qui n'est pas possible dans Charlevoix comme voir les derniers films. Je peux voir mes amis, cuisiner dans la spacieuse cuisine de ma maison.

Sans compter que bien souvent, j'avais de bonnes raisons de monter à Québec ( RAMMMMMSTEIN SUR LES PLAINES ).

Mais là franchement, faire l'aller-retour pour un 24 heures dans la capitale ? Non merci.

Et je ne l'ai pas regretté.

J'ai pris le traversier de 10 heures et je suis arrivé à Baie-Saint-Paul vers 11 heures et demi ( satané caravanes sur les routes à une voie ).

1er arrêt ( et principal raison de ma venue à Baie-Saint-Paul ), le Musée d'Art Contemporain de Baie-Saint-Paul. L'exposition de portraits m'a un peu déçu que je pensais que les artistes étaient des peintres et non de photographes mais l'exposition était néanmoins intéressante.

L'exposition d'auto-portraits était mieux, beaucoup d'entr'eux était originales ( un chaine de bouchon de bain placée dans une baignoire afin de figurer un profil ) et certains avait beaucoup d'humour.

Par contre, les oeuvres de Lucie Duval à elles seules valent le détour. Sa grande famille de lapins et très belle à voir. Elle a d'ailleurs un projet très intéressant à propos de ces petites poupées: l'adoption des lapins.



- Vous choisissez un lapin et vous lui donnez un nom.
- Vous envoyez à l'artiste vos cordonnées, des photos du lapin dans son nouveau millieu et son nouveau nom.
- L'artiste, grâce au site Facebook, créée un grand réseau de lapins à travers le monde.

L'idée était fort intéressante et j'aurai voulu participer ( J'ai une certaine affection pour ces poupées un peu glauques et mignonnes commes les poupées vaudou ). Je me suis donc dirigé en quittant le musée vers la boutique souvenir mais le "prix d'adoption" était de 200$.

Son projet risque de tourner au vinaigre si une si faible portion de la population venant de seulement quelques millieux peut se procurer un lapin.

Enfin.

J'avais grand faim, je me suis donc dirigé vers mon restaurant préféré à Baie-Saint-Paul car la 1er fois où j'y suis allé, j'ai été déchiré entres plusieurs plats et je voulais rendre justice à ceux que j'avais négligé lors de ma visite précédente mais malheureusement, le restaurant n'ouvre que durant la soirée.

Donc, je suis allé mangé...quelque part...

Je n'ai aucun souvenirs d'où j'ai mangé mais la cuisine était relativement banale ( pas mauvaise, juste banale ).

N'ayant pas pris de desserts, je me suis dirigé vers une confiserie que j'avais repéré plus tôt en m'arrêtant en chemin pour écouter un quatuor de saxophones plein d'humour. J'ai mangé un sorbet à la framboise et je suis rentré sur l'Île.

J'ai passé le reste de l'après-midi sur la piscine où j'ai discuté avec les deux sauveteures et sur un coup de tête, j'ai décidé d'aller manger au resto de l'hôtel.

Encore un moment fort agréable passé sur la terrasse dans ce heure fugace des journées d'été, entre l'après-midi et la soirée au moment où la température et la lumière est parfaite.

J'ai fini la soirée en jouant au billard avec Annie et je suis rentré me coucher et je me suis endormi en écoutant Un Honnête Citoyen.

Et au final, ce fut sans doute une de mes meilleures journées de congés à vie ce qui risque d'amincir mon envie de retourner à Québec les fins de semaines...

Mais le devoir va m'appelé à y retourner car mon ami Girafe veut et va construire un trébuchet.

Du rattrapage.

Il est tout à fait exact que j'ai parti ce blog pour décrire ce qui ce passe sur l'Îles aux Coudres. Il est également exact qu'il y a longtemps que je n'ai pas parlé des changements. Finalement, il est aussi exact qu'il y eu de nombreux changements.

Voici donc quelques mises-à-jour dans le désordre le plus complet:

- On a un nouveau sous-chef nommé Charles, un sympathique gaillard.

- On a une nouvelle cuisinière nommée Carolyne. Officiellement, c'est une stagiaire en gestion de restauration cégep au Méricy qui travaille à Cap-aux-Pierres mais comme elle fait les mêmes tâches qui moi et qu'elle est là jusqu'à la fin Août, elle est donc la dernière membre de l'équipe de cuisine. On s'entend d'ailleurs fort bien, nos deux très douteux sens de l'humour donnent lieu à de drôles de conversations.

- Roxanne est parti renforcé Val des Neiges ( un autre hôtel du groupe Dufour près du Mont-Saint-Anne ), on est donc 3 dans la cuisine.

- C'est la semaine de la construction. Bien sûr, ca veut dire un afflux considérable ( on fait rarement en bas de 100 personnes par soir ) mais aussi beaucoup de clients peu expérimentés à la gastronomie, donc divers problèmes reliés aux plats qu'on sert.

- Le rythme à lequel nos sauveteurs de piscine change est effarant. Il y a Annie qui est là pour l'été mais la deuxième personne change à toutes les semaines.

- J'ai une nouvelle colocataire. Sylvie, une femme de chambre fort sympathique. Nous avons eu une longue conversation sur la musique préféré de son époque ( que j'écoute également car la musique des dernières années me déçoit en général. ). Pierre, mon ancien colloque est déménagé dans mon ancienne maison. Je lui souhaite bonne chance. Ceux à qui je parle en personne de ce qui se passe sur l'Île savent de quoi je parle.

- Étant donné l'absence de Roxanne, je n'ai eu qu'une journée de congé la semaine passée, je l'ai passée à Baie-Saint-Paul et j'en parlerais bientôt ( peut-être dans quelques minutes ).

- Le système informatique du restaurant va me rendre ( et je ne serais certainement pas le seul ) complètement fou. Chaque jour, il nous crache un problème différent.

Thursday, July 15, 2010

Je prendrais mon steak bien cuit s'il-vous-plaît.



Si j'étais un serveur, j'aurai beaucoup de misère à ne pas crisper en entendant cette phrase.

Il y a une règle de base à propos de la viande rouge ( et quand je parle de viande rouge, je me limite aucunement au boeuf. Elle s'applique au magret de canard, au bison, au sanglier, etc... ).

Elle est à son plus savoureuse lorsqu'elle est saignante et passez ce stade, plus elle perd de sa saveur et de sa tendreté.

Je n'oublie pas la cuisson au bleu. Elle est aussi un excellent choix mais je la réserve à certaines coupes et je ne la commande que dans certains restaurants. Ne demandez au grand jamais un cuisson bleu dans un restaurant en lequel vous avez le moindre doute.

Lorsque vous commandez un steak bien cuit, vous obtenez un morceau de cuir gris-brun aussi juteux qu'un morceau de granit, aussi tendre que la table sur laquelle on vous sert votre repas et aussi savoureux qu'une serviette en papier.

Il y a un terme communément utilisé en cuisine pour nommer un steak bien cuit: un semelle de botte. Demandez à un cuisinier ou un boucher.

J'entends déjà certaines personnes dirent: C'est faux, j'ai déjà mangé "coupe de boeuf" et il était très "juteux/tendre/goûteux".

Peut-être mais ça ne change rien à la règle de base, il aurait été plus "juteux/tendre/goûteux" si vous l'auriez commandez saignant.

Alors pourquoi commandez bien-cuit ?

P.S: La fréquence des posts va baisser. La grosse saison a commencé officiellement.

Wednesday, June 30, 2010

Embarré en dehors de chez-moi.


La porte de ma chambre est une malédiction et une bénédiction.

La porte est tout le temps barrée de l'intérieur. Je n'ai donc pas besoin de me rappeler de barrer avant de partir pour le travail et personne ne peut surgir dans ma chambre sans prévenir.

Mais on peut aisément s'embarrer en dehors de sa propre chambre...

Et c'est arrivé.

Après avoir allongé mon vocabulaire de plusieurs mots, je suis retourné à l'hôtel.

Heureusement, Yves, le gardien de nuit était là.

Il m'a donc loué un chambre.

C'est certainement mieux que dormir sur le petit divan de la maison sans couvertures.

Merci Yves, j'espère que je ne t'ai pas causé de problèmes ( normalement, il y a une certaine procédure pour un employé qui veut louer une chambre ).

J'espère pouvoir me procurer un double que je vais bien cacher, c'est vraiment ... frustrant d'avoir 4 centimètres de bois entre moi et mon lit, mes vêtements de rechange et mes livres.

Tuesday, June 29, 2010

Un Sandwich au Rosebeef.



Je crois que tout le monde sera d’accord avec moi sur un point : Un intense effort physique suivi d’un grand appétit transforme n’importe quel aliment ordinaire en délice.

La longue semaine que j’ai viens de vivre c’est terminé par un sandwich au rose beef. La viande était froide, le pain baguette était mou car chauffé trop longtemps au micro-onde et imbibé de sang, aucune moutarde, aucune laitue, aucune tomate.

Et il était délicieux.

Tellement délicieux…

Tout a commencé Mardi quand mon ami Marc-André à l’Îles-aux-Coudres en vélo…

On parle de 150 km de côtes, d’autoroutes et virages aveugles.

Marc-André n’a pas peur des défis d’endurance à vélo mais disons qu’il a regretté d’être venu à vélo.

J’étais très content de te voir Girafe mais malheureusement, tu créas inconsciemment de nombreux remous de ma vie sur l’Île qui aboutirent à mon déménagement.

La prudence m’interdit de vous dire pourquoi sur ce blog.

Mais je suis ravi du changement.

D’abord, ma nouvelle maison est plus belle. L’ancienne était un vilain cube de béton défraîchi déposé sur un lit de mauvaises herbes. La nouvelle est une ravissante construction de bois entouré d’arbres avec des buissons devant l’entrée.

Mon ancienne chambre était grande et en apparence plus belle, mais elle était impersonnelle car elle ressemblait un peu à une chambre d’hôtel. Ma nouvelle chambre est un ancien salon coupé en deux et j’ai eu le foyer. Il est condamné, mais ça ajoute un cachet. Et en plus, ma nouvelle chambre est beaucoup plus fenêtrée.

L’ancienne semblait plus grande de l’intérieur car le deuxième était une mezzanine. La nouvelle semble plus petite mais elle a beaucoup plus de rangement.

Finalement, je capte le Wifi ( une fois sur trois mais c’est assez pour poster un blog ), je suis plus proche du travail ( de 30 secondes environ ), je m’entends mieux avec mon nouveau collocataire et la douche ne coule pas.

Mais venons-en au sandwich.

Au moment où j’écris ces lignes, je viens de terminer deux soirées de cuisine particulièrement intense.

Au plus fort de la saison des fêtes au Michelangelo, nous servions 150 clients par avec 7 cuisiniers qualifiés. Durant ces deux derniers jours à Cap-aux-Pierres, nous avons servis 90 à 120 clients par soir avec 2 cuisiniers qualifiés et un plongeur transformé en cuistot.

Ratio cuisinier/clients au Michelangelo : 22
Ratio cuisinier/clients à Cap-aux-Pierres : 35

AVERTISSEMENT : Ce passage du blog contient des scènes fortements carnivore. Les végétariens lisant ce passage pourrait être choqués.

Alors à 11 heures ce soir, après le service, je me suis fait un sandwich au rosbif. J’ai pris des retailles de rosebeef froides mais encore saignantes, j’ai bourré un pain baguette avec un maximum de viande et je l’ai dévoré 8 énormes bouchées. Je ne coupai pas le pain avec mes dents, j’en arrachai de gros morcheux en tirant avec mon cou comme un lion savourant une gazelle.

Ce fut une orgie de bœuf, de moutarde, de sang et de bonheur.

Tuesday, June 22, 2010

Avec de grands pouvoirs, viennent de grandes responsabilités



Aujourd'hui, on entrant dans la cuisine, j'ai rencontré Danny dans la cuisine. Danny est le directeur de la restauration de Val-des-Neiges, un autre établissement hôtelier du groupe Dufour mais il nous aide de temps en temps à Cap-aux-Pierres.

Comme Roxanne est en congé et que l'on recevait une trentaine de personnes ce soir, j'ai eu un peu d'aide.

Première surprise, je sers les principaux.

Ah !

D'accord.

Oui, j'ai déjà fait un service tout seul mais j'ai reçu seulement 6 clients. 5 fois plus de clients d'un coup.

Et mon Dieu que j'étais mal préparé. J'avais oublié de chauffer ma table chauffante, mes sauces et ma soupe, J'ai complètement oublier de cuire ma longe de porc. Sans compter que j'ai manqué d'assiettes de légumes.

Mais j'ai réussi à m'en sortir.

Durant le service, un événement étrange survenu: Danny m'a appelé "Chef".

Pourtant, je sais qu'il connait mon nom.

J'ai eu réponse à ce mystère.

La conversation suivante durant le service:

Danny: Comment tu décores tes assiettes de crème brulée ?
Moi: Céramique de sucre et cerise de terre dans le bol, dollies et cacao dans l'assiette mais tu peux faire ce que tu veux.
Danny: Je vais prendre ta suggestion, c'est toi le chef.
Moi: Pardon ?
Danny: Tu es au chaud, tu gère le passe, tu es le chef.

Damn....

J'aurai jamais cru recevoir ce titre avant longtemps.

Tuesday, June 8, 2010

Quelque chose de gros.


Après avoir survécu à un buffet de 120 personnes particulièrement bruyant ( On a ramassé plusieurs verres ébréchés près d’une table d’où fusait les rires les plus cacophoniques que j’ai jamais entendu ), Roxanne m’a lâché une bombe sur la figure : Après la fin de semaine de prochaine, elle a l’intention de monter à Val-des-Neiges pour aller récupérer son chat et quelques affaires.

Ce que ça veut dire ? Dimanche et Lundi, je serai le seul cuisinier à Cap-aux-Pierres, l’unque maître à bord après Dieu.

Oui, je sais préparer toutes les entrées, tout les plats principaux et tout les desserts donc, si tout va bien, je ne serai jamais pris au dépourvu et comme on annonce très peu de clients, il y a peu de chances que je sois surchargé mais c’est une énorme augmentation de responsabilités.

I love it.

Ça va être awesome.

Souhaitez-moi bonne-chance.

À part ça, j’ai rencontré un nouveau phénomène : une allergie aux ananas qui peuvent tuer la personne atteinte si elle proche du-dit fruit. On a tous déjà rencontré des personnes allergiques qui pouvaient être sérieusement atteintes si elles consommaient des arachides ou des produits laitiers mais être au point que les effluves d'un innocent fruit sont aussi dangereuses qu'un gaz moutarde, je n'ai jamais vu ça.

Ce que ça implique pour l’équipe de la cuisine ? Bien sûr, l’ananas est banni pour la soirée mais ça ne s’arrête pas là, on peut pas entreposer les plats pour le buffet dans les mêmes frigos que des aliments comprenant de l’ananas et il faut désinfecter chaque outil et plan de travail ayant été en contact avec de l’ananas avant de les utiliser pour travailler sur le buffet.

Intriguant.

Personne n'a fini la soirée dans un sac en plastique donc je crois que nous avons de bon travail.

Monday, June 7, 2010

Le Beat


Peut-être avez-vous déjà un cuisinier à l’œuvre durant le coup de chauffe. Soit vous êtes allés dans un restaurant avec une fenêtre sur la cuisine ou vous vous êtes perdus en cherchant les toilettes.
a
Dans tous les cas, j’espère que vous avez pris le temps d’admirer le ballet des cuisiniers en action.

Cette danse magique s’appelle le beat.

Une cuisine ressemble un peu à une partition de musique. Un cuisinier qui ne la connaît pas trébuchera et s’y égarera souvent mais un cuisinier qui connaît parfaitement son lieu de travail entamera cette magnifique chorégraphie qu’est le beat.

Le cuisinier sait ou est chaque ingrédient et chaque outil. Il sait instinctivement ces temps de cuissons et les coordonnes parfaitement. Il n’arrête jamais mais chaque action est importante.

Et quand on met plusieurs cuisiniers expérimentés ensemble durant un gros service, vous obtenez une comédie musicale sur fond sonore de casseroles.

C’est beau le beat en action. Si vous avez la chance d’entrer dans une cuisine de restaurant, allez voir ce beau spectacle.

Thursday, June 3, 2010

Je suis VRAIMENT désolé.




Je regrette de la longue attente mais ma négligence face à mon blog va me retomber sur le nez étant donné qu’il y eu de nombreux évènements durant les derniers jours.

Je suis donc maudit à écrire sans fin.

J’exagère un peu mais ça risque d’être long alors je vais attendre quelques instants pour vous laisser aller aux toilettes ou prendre un verre d’eau.

C’est bon ? D’accord, on est partis.

Je vous ai quittés après une fin de semaine relativement chaotique composée de scrabble et de buffet froid.

Le soir du dernier service, j’ai pris le traversier avec François pour rentrer à Québec. Comme la nuit était tombée et que mon collègue rentrait chez lui en moto, il m’a demandé de lui suivre juste au cas.

On s’est suivi jusqu’aux abords de la capitale et je l’ai perdu de vue.

J’aurai peut-être dû le suivre.

Enfin, ce fut un congé long et ennuyeux. Mon ami Marc-André m’a aidé à acheter un petit appareil photo et ce fut tout.

Je suis revenu à l’auberge le vendredi et j’ai été accueilli pour une mauvaise nouvelle : François a eu un accident de moto. Il s’est cassé deux côtes et la clavicule. Il a reçu un arrêt de travail du médecin pour au moins un mois et qui pourrait se prolonger. Il a donc quitté Cap-aux-Pierres pour l’été.

Et au moment où j’écris ces lignes, j’ai appris qu’il a déjà ramassé ces affaires et que je ne le reverrai plus.

J’ai donc « remporter » la série de parties d’échecs par la glorieuse marque de 3-0.

Victoire à goût de cendre.

Il ne reste de mon ancien collègues que quelques bouteilles de vin vides et cette phrase de sagesse : « Laisse-toi pas faire. »

Roxanne et moi sommes donc maintenant seuls à gérer la cuisine durant les soirées. On verra ce que ça donnera en attendant mais il va rapidement falloir trouver un cuisinier et un sous-chef. Sans compter que je viens d'apprendre qu'on va avoir 3 soirées de 100 clients à la carte dans les prochains jours.

Je vais sans doute déposer une offre sur le babillard de mon ancienne école de cuisine.

Mais un nouveau visage est apparu dans mon entourage professionnel car j’ai maintenant une colloque du mon de Johanne.

Elle m’a l’air fort sympathique.

La première soirée à deux cuisiniers fut facile à gérer mais la deuxième fut…compliquée.

Nous avions un buffet de 60 personnes et une trentaine de clients en tâble d’hôte qui mangeaient à des heures différentes.

Ce genre de soirée est un crescendo passant du calme, au tout-va-bien puis au c’est-chaud-c’est-chaud, au vite-vite-vite jusqu’au HORS-DE-MON-CHEMIN.

Enfin, on s’en est sorti et je suis rentré à Québec avec un plan diabolique.

Lundi, je me suis procuré les ingrédients pour préparer le plat top secret du mardi.

La bête fut d’abord dégelée ( On la pêche dans les eaux sablonneuses du maroc et de la méditerranée. Elle est donc importée congelée au Canada ), elle fut ensuite débarrassée de ces parties non comestibles comme le bec puis cuite selon une recette grec ( j’aurai pu opté pour une variante japonaise ou espagnole ) avec du vinaigre de vin rouge. Quand elle passe du gris clair au rose et qu’une fourchette passe au travers, elle est prête pour la marinade.

Bien sûr que ce n’est pas orthodoxe. Normalement, on marine et on cuit ensuite mais j’avais confiance en ma recette. Une fois sorti de sa marinade d’huile d’olive et de vinaigre balsamique, on finit la cuisson sur un grill.

Je l’ai servie avec un potage crécy-orange, du confit d’oignon rouge, des poivrons grillés, un rizotto aux asperges ( un échec cuisant, il faut que je retravaille ça ) et une tarte aux citrons.

Pas encore deviné ?

Voici une autre série d’indices :

- Elle possède des modes de défenses uniques
- On la trouve souvent dans les sushi
- Elle a inspirée de nombreux monstres fantastiques

Toujours pas ?

Essayez encore.

Bon d'accord, La voici.


Non, ce n’est pas gluant. Non, ce n’est pas caoutchouteux. Non, ce n’est pas répugnant.

Au contraire, la chair de pieuvre cuite est ferme et ressemble plus à de la viande de volaille qu’à un fruit de mer.

N’empêche, hormis le rizotto, ce fut un succès car même ma sœur en a mangé mais il faut que je perfectionne ma recette car c’était un peu sec. Il y aura d’autre pieuvres dans ma cuisine dans un futur rapproché ( même ci s’est assez cher. )

Thursday, May 20, 2010

Les Anicroches


Avant de faire le résumé de cette journée, j’aimerais m’adresser aux guides touristiques et aux organisateurs d’événements.

Lorsque vous choisissez d’organiser un repas dans un restaurant ou un hôtel, que vous optez pour un menu simple et que vous envoyez à l’avance vos choix d’entrée, de plats principaux et de desserts, tout le monde est heureux.

Nous pouvons préparé toutes nos choses à l'avance et vous servir sans stress et nous évitons un maximum de pertes.

Vous obtenez un service rapide et efficace car tout ce qui pouvait êtres faits à l’avance a été faits. Vous obtenez des produits de toute première fraîcheur car nous avons commandés les quantités exactes pour le jour donné. Vous recevez des plats chauds car le service roule sans anicroches.

Mais justement, les anicroches sont extrêmement difficiles à gérer lors d’un service à menu simple. Nous ne sommes pas nécessairement prêts pour servir sur le pouce des végétariens, de très jeunes enfants ou des personnes âgées ayant des difficultés à mâcher. Chaque problèmes est un énorme caillou dans lequel on se cogne le gros orteil alors que nous marchons tranquillement.

Et si vous changez votre choix de poisson en choix de porc, rien ne dits que nous n’en aurons pas assez pour servir et si vous changes votre poulet en saumon, il est possible que nous finirons la soirée avec plusieurs portions de poulet en trop.

Si vous êtes chanceux, on pourra vous contenter mais rarement avec la même qualité de produits et de services qui si nous avions été prêts à vous servir.

Encore une fois je le répète, lorsque vous nous présentez vos choix à l’avance et que vous les respectez, tout le monde sera heureux.

Comme j’ai emménagé dans la maison qui sera ma demeure jusqu’à la fin octobre, il était temps que je me procure quelques menus articles de la vie courante.

Les cinq petits chiffres au bas de ma facture furent un peu difficiles à digérer mais je me suis consolé que les prochaines épiceries ne feront que combler ce qui manque et que ce genre de facture était monnaie courante lorsque j’accompagnais ma maman au IGA des sources.

Je ne parlerai pas du service, je crois que ma trop longue introduction suffit.

Menu :

- Terrine de Gibier
- Crème de Légumes
- Choix de brochettes de poulet, darne de saumon ou rôti de porc avec légumes et riz
- Gâteau Reine Élizabeth.

Après le service, François et moi avons discutés. Je vous déjà dit que François en avait ras la marmite de la cuisine. C’est triste car François est ( pardonnez l’anglicisme ) one hell of a cuisinier. Durant son séjour dans l’ouest canadien, il est passé de plongeur ne parlant pas anglais à chef exécutif en 3 ans ! Dans un restaurant qui achète des caribous entiers, sert en moyenne 800 clients par jour et dépense plus de 8 millions de dollars en ingrédients seulement par année !

Impressionnant.

Il est triste qu’il quitte la cuisine. Je suis certain qu’il aurait peu compétionner avec El Bulli.

Saturday, May 15, 2010

L'escalier de la mort et petite déprime.

J’aurai dû patienter pour vous parler de cet escalier mais je ne peux plus résister. Dans la maison que j’occupe, il y a trois chambres. Deux d’entre elles sont situées au rez-de-chaussée et sont parfaitement normales. La 3e a quelques particularités, la première est qu’elle n’a pas de porte. Le 2e étage de la maison est principalement une petite mezzanine sur laquelle il y a cette chambre. Et pour se rendre à cette pièce, il faut emprunter…

L’ESCALIER DE LA MORT.

Ayant dormi dans la chambre au 2e étage, il est surprenant que je suis encore vivant pour écrire ces lignes. Bon, il est en bon état, mais il est franchement mal conçu. Il est étroit, les marches sont courtes et éloignées les unes des autres, n’importe qui mesurant plus de 5,5 pieds va se cogner la tête en grimpant les dernières marches et le bois a été verni avec un après qui transforme n’importe quelle chaussette en patin à glace.

Mais bon, j’ai adopté une stratégie qui permet une descente relativement sécuritaire, je descends sur les fesses.

Menu de ce soir :

- Entrée de salade mesclun avec canard confit et vinaigrette de framboise crémeuse
- Crème de brocoli et fromage de chèvre
- Plat principal, au choix: Brochette de poulet avec sauce bordelaise, Tilapia farci avec beurre blanc ou rôti de porc avec sauce pomme/poire
- Gâteau Élizabeth ( datte et noix de coco ).

La soirée s’annonçait chaotique, le service était à 6 heures au lieu de 7 heures comme nous avions été prévenus, nous avons 2 clients végétariens surprises ( heureusement que nous avions juste assez de tofu marinés pour les combler. ) et un couple de jeunes mariés qui sont venus testés les plats qui allait être servis à leur mariage en septembre prochain.

Mais étrangement, tout s’est bien passés. D’accord, nous n’avons fait que 60 clients mais avec les multiples surprises en début de soirée, nous avons tous les trois été surpris que ça roule aussi bien.

Après, François et moi sommes allés au débit de boissons locale ou nous avons eu une discussion pour le moins… déprimante.

François en a ras la casquette de la cuisine. Après cette saison à l’auberge, il compte faire un cours d’ambulancier. C’est un cuisinier qui a roulé sa bosse et donc, parle d’expérience en que la cuisine c’est chiant.

L’acte comme tel est agréable, bien sûr. C’est ce qui m’a amené dans ce métier et c’est qui lui a permit d’y rester. Mais les salaires sont bas, les horaires sont difficiles, la sécurité d’emploi chambranlante. Bref, pour vivre heureux comme cuisinier, il faut que cette passion pour le métier soit plus forte que tous les inconvénients réunis. Pour moi, en ce moment ça va mais peut-on ce bâtir une vie sociale, amoureuse et familiale autour de ce métier ? Il y a bien les emplois gouvernementaux offrant salaires compétitifs, horaires plus standardisées et sécurité d’emploi et de retraite mais comme ils sont situés dans des hôpitaux, des prisons ou des centres pour personnes âgées ou les coûts de nourriture sont coupés aux maximums, il faut faire le deuil des produits de luxe et exotiques et des plats recherchés pour y travailler.

Pour les années à venir, je crois que la cuisine peut m’apporter de belles expériences. Je peux aller sur les bateaux de croisières, les centres de skis, les grands hôtels, les stations balnéaires, etc…

Mais lorsque sera venu le temps de faire mon nid, pourrais-je trouver une place où passion et confort seront réunis ?

Bon, je rentre à Québec demain jusqu’à mardi soir mais attendez-vous à de l’action durant la semaine car Cap-aux-Pierres reçoit une convention de Scrabble et ces 350 participants.

Friday, May 14, 2010

Je ne peux pas dire qu’il ne s’est rien passé d’intéressant dans ma vie car ce serait un mensonge éhonté. Car il s’est passé quelque chose d’intéressant dans ma vie. Mais désirant dédié ce blog à mon expérience sur L’Île aux Coudres et voulant éviter de le transformer en journal intime pas si intime que ça, j’avais décidé d’éviter de déblatérer sur ma vie à l’extérieur de l’île.

2 raisons me poussent à changer ce mode de fonctionnement, du moins pour l’instant. Premièrement, un événement marquant directement lié à ma carrière du cuisinier marqua cet intermède entre mes deux semaines de travail. Deuxièmement, je crois me fourvoyer en passant qu’on peut écrire un blog, même dédié à une expérience de vie, sans en faire un journal intime pas si intime que ça. Le simple acte de créer un blog signifie que l’on croie que, quelque part, quelqu’un ( que l’on connaît ou pas ) s’interessera au tranquille et inintéressant train-train qui marque ma vie.

Bon, je vais vivre avec ça sur la conscience car je dois avouer, le simple fait d’écrire est très relaxant.

Donc, je vais maintenant répondre enfin à la question : que s’est-il donc passé de si marquant ?

Et bien, j’ai reçu une voiture.

Une Honda Fit flambant neuve incluant les assurances payées pour quatre ans.

Elle est belle. Elle est bleue. Elle est spacieuse. Elle est pratique. Elle est confortable. Elle est merveilleuse.

Encore fois grand-maman, grand-papa, merci beacoup. Je vais la cajoler ( et j’espère qu’elle me pardonnera de lui avoir grimpée dessus pour la prise de photos ).

Et me voilà donc parti sur l’épopée que fut le choix et l’achat de cette fantastique voiture.

En plus du budget de 20,000$, ma chère grand-mère m’a offert le guide de l’auto 2010 qu’elle avait annoté avec 5 voitures qu’elle me recommandait : La Versa de Nissan, l’Avéo de Chrysler, la Yaris et la Matrix de Toyota et la Rio de Kya. Mesurant plus de 6 pieds, ma monstrueuse carcasse fut donc naturellement, la première juge.

Accompagné de mon papa ( j’avais besoin de sa grande stature pour bien tester le confort mais j’avais aussi besoin de ces conseils avisés ), nous sommes allès casés nos grandes personnes dans de petites voitures.

Rapidement, la Matrix fut écartée. Elle était inconfortable pour les passager arrières et le tableau me rappelait un os coupé en deux ( avec les veines tranchées ).

L’Avéo était une catastrophe. Désirant une voiture pour transporter une maximum de choses, je me suis rapidement épris des « hatchback » avec les sièges arrières rabattables. L’Avéo répondait à ces critères mais il était impossible de rabattre les sièges arrières sans avancer le siège du conducteur au maximum…

La Rio de Kia était pas mal mais les siège avants était équipés d’un filet frottant douloureusement sur mes genoux.

Candidats encore en liste pour l’essai routier : Yaris, Fit et Versa.

Ça tombe bien, je devais aller à Saint-Émile pour prendre livraison d’une superbe bavette de bison chez Canabec ( un distributeur en gibier. Si, parmi vous, il y a des chefs désirant essayer des viandes méconnues comme le bison, l’émeu ou le sanglier, n’hésitez pas à contacter directement un distributeur au lieu d’aller en épicerie, Le choix y est beaucoup plus vaste. Mais appeler à l’avance car il doive préparer votre commande ).

Nous en étions aux essais routiers.

La Versa était trop nerveuse et les changements de régimes était trop marqués.

La Yaris et la Fit était plus relax mais ce fut l’extraordinaire capacité de chargement qui permit à la Fit de conquérir mon cœur qui fut très surpris de trouver de la place en son sein pour une voiture.

Parlons-en de la Fit et de son espace de rangement, j’ai fait le tour de mes possessions et j’en suis venu à la conclusion que le seul objet que je possède qui ne pourrait trouver place dans cette voiture est… ma Fit.

Donc, j’achète. Je vous donne un chèque de 20,000$ et on a un « deal » ?

Non, c’est beaucoup plus compliqué que ça.

D’abord, le vendeur vous donne un prix et vous tend une feuille. C’est une offre que, lorsque signée, stipule que vous acceptez de payer la voiture au prix inscrit sur cette feuille. Ensuite, cette offre est présentée au directeur des ventes. Si elle est refusée, vous devez présenter une autre offre mais si elle acceptée, vous DEVEZ achetez la voiture à ce prix.

Dans une coquille de noix ( traduction de l’expression anglaise « in a nut shell » que j’ai toujour apprécié ), c’est une négociation unilatérale dont le sens que votre ne peut qu’augmenter avant d’obtenir une autre acceptée. Si vous partez à 18,000$ et que votre offre est refusée, vous pouvez proposez 20,000$ me si cette 2e offre est acceptée, vous ne pourrez pas négocier pour 19,000$.

Sans compter, que franchement, il n’y a pas beaucoup de jeux pour négocier. Les négociations pour ma voiture on commencer à 23,500$ et rapidement, le vendeur nous avoua qu’il serait IMPOSSIBLE de descendre en bas de 23,000$ ( ce qui représente une reduction massive de 2% ).

Enfin, j’aime mieux négocier de l’artisanat et des fruits dans un marché à San José qu’un voiture dans un concessionnaire.

Donc, après plusieurs péripéties, j’ai eu ma Fit.

En route pour Cap-aux-Pierres, je me suis découvert un petit plaisir pervers. Je ne sais pas si c’est différent dans d’autres régions du monde mais au Québec, 90% des conducteurs roulent la plupart du temps 10 à 20 kilomètres plus vite que la limite permise. La route menant à l’Île-aux-Coudres n’a souvent qu’une voie. Je doit dire qu’il y a rien de plus amusant que de rouler précisément à la limite et de regarder la file qui s’amasse derrière moi. Bien sûr, ça n’empêche quelques souaves d’embarquer sur la voie de gauche pour me dépasser mais je ne peux rien y faire.

Une fois à Cap-aux-Pierres, je me suis dirigé vers la maison qui allait devenir ma résidence pour la saison. Elle ne pait pas de mine de l’extérieur mais elle est confortable à l’intérieur. Je ne dirait pas plus, je vous la présenterai en détails quand j’aurai un appareil photo.

François réside avec moi pour l’instant mais il va déménager dans une chambre pour avoir plus d’intimité avec sa compagne. J’aurai donc la maison pour moi tout seul jusqu’à la mi-juin, quand le 4e cuisinier arrivera.

J’ai déjà une liste de lecture sur mon Itunes, toute prête pour de longues soirées de Air Guitar en caleçon, il faut que je profite de cette tranquilitié.

P.S: Bon, il est 10:05 et je suis sur la galerie de l'auberge. Je diffuse donc ce texte sans me casser la tête ou regarder ce que j'ai fais. Je sais que certaines personnes attendaient de mes nouvelles rapidement alors je poste maintenant mais la vérification attendra demain car il fait plutôt froid.

Friday, April 30, 2010

Enfin.

Bon, on avait qu’un groupe de 47 personnes et 2 clientes mais ça m’a permit d’avoir un départ un douceur.

Au menu :

- terrine de brie à la tapenade de champignon ( une idée discutable même du point de vue de sa créatrice car c’était à peu près impossible de trancher le fromage sans écraser et expulser la tapenade en dehors du fromage ) sans salade verte.
- Crème d’asperges
- Saumon à la sauce d’agrumes ou poulet à la sauce au porto avec légumes au beurre, couscous et purée de panet.
- Truffier

Par coutre, il y avait tout une animation car le groupe était un bal de finissants.

Le service a été un peu bordelique, les 3 cuisiniers se marchait mutuellement sur les pieds mais on va corriger ça pour demain. ( on a un groupe de 170. )

Et après le service, j’ai eu la joie de replonger dans le monde verdâtre de la plonge.

Avez-vous déjà plongé la main dans une eau de plonge ? Avant d’envoyer les bacs de vaisselle salle dans la machine à laver, il faut les rincer. Toute cette eau tombe dans un lavabo qui se bouche au moins une fois par soirée et pour le dédoucher, il faut plonger la main. Bien sûr, il y a l’odeur et les petits morceaux de nourriture qui nage dans l’eau mais l’aspect le plus rejouissant est la très sympatique texture graisseuse qui colle à vos mains jusqu’à la douche.

Enfin, je suis heureux d’avoir commencé à travailler.

J’allais oublié, Je mène 2-0 dans la série de parties d’échecs. Encore chaud par contre car je n’ai eu l’échec que 6 coups avant le pat technique.

Voyez-plutôt.



Et ce soir, le soir sera encore de 2-0. François a fait une gaffe en fin de partie qui m’a permis de faire Pat.

Thursday, April 29, 2010

Jour 2.

J’étais prêt.

Je ne pouvais pas être plus prêt, j’ÉTAIS la définition du mot « prêt ». Le réveil a sonné 8h45 ( je travaillais à 9h ). Je me suis donc levé à… 9h10.

M&?#E !!!

À 9h11, j’étais dans la salle de bains.

Ou est mon dentifrice.

FFFFF&%?$#@CCKKK !

Bon, mauvais matin qui commence. Je me suis « brossé » les dents à l’eau et j’ai mangé une pomme en me rendant à la cuisine.

En arrivant dans la cuisine, j’ai été accueilli par Roxanne qui ne semblait pas avoir remarqué mon retard qui m’annonce que je ne travaille pas aujourd’hui… ( apparemment, même l’équipe de jour n’est pas rentrée ) car tout ce qu’il y a avait à faire était de préparer le buffet pour la cérémonie de départ à la retraite de Marthe.

Donc, j’ai mis deux tranches de pains pour me préparer un déjeuner ( beurre de peanut et jus d’orange. Minimal pour l’instant mais les matins devraient plus réjouissants quand la première grosse commande va arriver ). Je mangeai tranquillement mes toasts quand mon nez m’ordonna d’aller vérifier ce qui se passait dans la cuisine adjacente à la salle des employés où je mangeais mon déjeuner.

La cuisine de Marjolaine, la pâtissière de Cap-aux-Pierres, est magnifique : Superbe fenestration, de l’espace généreux, un superbe espace de travail en bois et de la place pour courir un 100 mètres.

Mais tout cela n’avait aucun intérêt à ce moment-là. La lois de société furent la seul force qui m’empêcha de sauter tête première dans la pâtisserie étalées partout dans la pièce : délice ( gâteau aux dattes ), tartes aux sucres, gâteau aux carottes, truffiers, etc…

Après avoir salué Marjo, je suis retourné, la mort dans l’âme, à mes tristes rôties.

Bon, la réunion officielle des employés était à 14h, j’ai donc tué le temps.

À 14h10, la réunion a commencé.

Bon, c’était un peu sec mais on a rapidement passé au noyau : le nouveau système d’horaire.

Avant, les horaires fonctionnait avec des banques d’heures. Quand un employé travaillait plus de 40h dans une semaine, elles étaient sauvegardées pour être transmises à des semaines moins chargées. Ça marche en théorie mais certains employés finissaient leur saison avec plus de 100 heures en banques que le groupe Dufour devait leur payer ce qui d’après ce que j’ai compris, n’est pas légal.

Donc, le nouveau système fonctionne de la manière suivante. Au lieu de devoir faire des semaines légales de 40 heures, il va falloir faire des mois de 160 heures. Laissez-moi m’expliquer.

Si un employé travaille 50 heures pendant la première semaine, 40 la deuxième et 40 la troisième, l’employé travaillera 30 heures. Ça marche en théorie, nous verrons ce que ca donnera en pratique.

Après c’était la cérémonie de départ à la retraite. Marthe c’est fait offrir une sorte de gravure de l’auberge en verre.

Et enfin, le buffet !

C’était bien, Salade de fèves, chips au romarin et au basilic, poulet rôti, etc…

S’en suivit une autre séance de d’extermination temporelle ( cette semaine s’annonce vu que Roxanne m’a annoncé que je ne travaille pas demain non plus ).

À 11h, ce fut le moment de la partie d’échec. Encore une fois, ce fut ardu mais j’ai réussi le mat 2 coups avant le pat technique.

Observez donc.



1-0.



Voilà, Journée 2 terminée.

P.S : Je me rends compte que ce que j’ai écrit jusqu’à maintenant est plus ennuyant qu’une exposition d’art moderne monochrome. Je vais laisser tomber les entrées hebdomadaires et simplement raconter les évènements marquants de la saison.

Tuesday, April 27, 2010

Bon, je suis arrivé.

Jour 1. 28 avril 2010

note: Mis en ligne en retard, je n'avais pas fini d'écrire quand l'hôtel fermait et la borne sans fil ne se rend pas à ma chambre.

Étant donné que ma 1er réunion d'employés avait lieu à 10:00am, le départ était a 7:00am.

Ça faisait longtemps que je m'étais pas levé aussi tôt mais étrangement, le réveil fut sans heurt et sans "snooze" et le départ n'eut pas de retard.

Moi, mon père Michel et notre chienne Chatouille ( qui ADORE faire un tour de voiture pour un raison que j'ignore encore ) prirent donc la direction de Baie-Saint-Paul. La météo annonçait des chutes de neige importantes mais il faut croire que nous les avons devancées. ( à Michel: comment est-ce au retour ? ).

D'habitude, conduire sur de longues distances me fait somnoler et étant donné ma courte nuit, je pensais m'endormir sur le volant mais tout s'est bien déroulé jusqu'à Beaupré.

À partir de là, il y a eu 2 problèmes.

Il y a eu beaucoup de pentes raides et c'est assez difficile de ne pas regarder les paysages ( j'ai vraiment besoin d'un appareil photo ).

Arrêt à Baie-Saint-Paul pour permettre à Chatouille de faire un numéro un.

Puis, ce fut Les Éboulements ( c'est le nom d'un village ).

Certains d'entres-vous connaissent ce village par la tragédie qui eu lieu entre celui-ci et Saint-Joseph de la rive.

Car entres ces deux villages, il y a une côte...

C'est de loin la côte la plus à pic que j'ai jamais vu de ma vie ( 18 % dans la zone la plus raide ) mais la présence rassurante d'un camion devant moi me limitant à 25 km/h rendit l'expérience plus paisible.

Après ce fut le traversier et l'arrivée à l'auberge.

Donc, première réunion d'employés ( principalement pour les gens de cuisine, la réunion officielle de toute l'équipe de Cap-aux-Pierres étant demain ).

Fait à noter: Une bonne partie de la brigade est féminine. À part moi et François, tout les deux venant de l'extérieur, il y a Roxanne qui est la chef en place et une équipe de 4 femmes résidents de l'île qui travaillent le matin ( Je vous reviens avec leurs noms dès que possible ).

Pour l'instant, les employés de l'extérieur vivent dans des chambres d'hôtel ( confortables. J'ai eu une chambre double donc je n'ai pas à me plaindre ) mais bientôt nous aurons accès à une maison semi-privée ( chambre privée, salon/cuisine partagée ) mais vu que je serai probablement seul avec François, je crois que la cohabitation sera facile.

Sans compter que ce sera le grand luxe: laveuse/sécheuse, internet illimité, télé câblé, cuisine, etc... et n'oublions pas que les employés ont droit d'utiliser toutes les commodités de l'hôtel ( piscine, pétanque, tennis, driving range, etc.. )

J'ai eu ensuite droit à une petite visite de l'auberge. ( des photos bientôt, promis )

L'heure du lunch approchait donc, Roxanne, François et moi sommes allés dans la cuisine.

Énorme surprise.

Bon, la cuisine n'est pas aussi grande qu'au Michelangelo mais le rapport employés/pied carré est encore PLUS IMPORTANT qu'à mon ancien lieu de travail.

Donc, repas pour le midi. "Spagath ?" me demande Roxanne ? Pourquoi pas. Elle ouvrit donc une boîte de... soupe aux pois.

Problème.

Mais voila que survint Yolanda armé de 2 mini-pizzas et d'une boîte de sauce à spaghetti.

Nous dinèrent donc de soupe aux poids, de spaghetti ET de pizza.

J'ai pu ensuite allé visité ma chambre: Lit double, petite table, télé, douche/bain. Standard mais agréable.

Plus tard dans la journée, François est venu me voir pour me demander si il y avait des distrations sur l'île. N'ayant aucune idée, il est allé demandé une carte à la réception.

Bon, apparemment sur l'île, il y a un salon de quilles ( reservé à la ligue locale et aux groupes de 20 personnes et plus ) et un resto pub à 30 min de vélo ( que je n'ai pas pour l'instant ).

Bon , heureusement que j'ai de la lecture.

Durant la soirée, alors que je regardais un peu la télé, François est venu me proposer une partie d'échec.

Quelle partie.

Mon jeu offensif s'est heurté à un mur. Mon collègue de travail jouait presque exclusivement défensif. Ce fut une partie qui, à défaut d'avoir un autre terme, était parfaite. Pas de coups stupides. La partie a finit par un Pat. J'ai donc proposé à François de joueur une partie par jour jusqu'à la fin de la saison pour savoir qui est le meilleur.

On verra, pour l'instant c'est 0-0.

Ce fut donc la fin de ma première journée. Rien de palpitant mais certaines personnes à qui est dédié ce blog apprécieront sans doute que je n'ai pas omis les parties un peu ennuyeuse de ma journée.

Wednesday, April 7, 2010

Donc, tout commencé sur EmploiQuébec.com


Connaissez-vous ce site ?

J'adore ce site. Il est efficace, facile d'utilisation et ils ont la plus grande banque d'offres de tout les sites de recherches d'emploi que j'ai visités ( et de loin. Honte sur vous Monster ! ).

J'ai trouvé tout mes emplois sur ce site, de manutentionnaire chez Chromex à cuisinier au Michelangelo.

Ceux qui connaissent le Michelangelo se demandent peut-être pourquoi j'ai quitté un emploi dans un restaurant aussi prestigieux. Eh bien, comme la plupart des restaurants, le mois de Janvier est souvent difficile. Après le temps de fête, les clients ont le porte-feuille vide et l'estomac plein.

Donc, mon chef a rassemblé les trois nouveaux à Michelangelo ( Moi, Kevin et Sam ) et lâcher une bombe: "Il n'y a plus assez de jobs pour vois trois. Je vais donc devoir me passer de l'un d'entres-vous. Chacun votre tour, vous allez travaillez avec moi pour une semaine. Je choisirai le deux meilleurs en fonction de votre efficacité."

Un lourd silence tomba comme un nappe de brume dans la salle des employés.

J'ai été le premier à briser le silence: " Yan ( le nom de mon chef ), je crois que je vais me sacrifier. Sam et Kevin sont dans des situations financières plus difficiles que la mienne ( voitures à payer, petites amies étudiants à l'université Laval, etc... ). J'ai toujours eu un peu de misère avec les horaires difficiles ( journées coupées, horaires hebdomadaires changeantes ) et je n'ai pas envie de briser l'amitié que j'ai avec Kevin et Sam.

Donc, je me retrouvé au chômage...

Le chômage n'est jamais agréable. Vivant encore chez mes parents, l'argent n'était pas un problème mais ce levé chaque jour en ce demandant: "Que vais-je faire aujourd'hui ?" devient vite redondant et ennuyant.

Je me suis donc tourné vers mon site de recherche d'emplois préféré.

Après quelques semaines frustrantes ( incluant une DÉSASTREUSE entrevue au Château Bonne-Entente ), j'ai trouvé une offre du groupe Dufour ( propriétaire de l'auberge Cap-aux-Pierres ) recherchant un cuisinier pour un poste avec hébergement inclus.

Un de mes objectifs de carrière est de travailler sur les bateaux de croisières donc un emploi de ce genre semblait parfait pour expérimenter, entr'autre, de vivre avec des collègues de travail dans une maison semi-privée ( chambre privée, salon et cuisine commune ).

Ma mère m'a toujours encouragée à écrire de belles lettres de motivation pour accompagner mes curriculum vitae. Elle avait raison ( Merci mom ! ) si ce n'est un problème: J'avais mentionné les beautés de l'île dans ma lettre. Une île que je n'avais visité ( honte sur moi ).

Ma mère, pratique comme toujours, me proposa d'y aller. Bon, je n'aime pas voyager ou conduire une voiture, surtout pour faire 4 heures de routes ( incluant 1 ou 2 heures pour prendre le traversier ) mais, il fallait voir l'île, il le fallait.

Malgré qu'elle était ternie par l'agonie de l'hiver ( que certains zouaves osent appeler le printemps ), l'île était belle. Elle n'était pas un diamant taillé brillant de mille feux comme Québec au soleil couchant. Elle était d'une beauté simple comme une jolie pierre qu'un enfant ramasse pour cacher dans sa boîte aux trésors.

Donc, voyage de retour.

L'entrevue eu lieu au Clarendon ( hôtel appartenant au Groupe Dufour dans la haute-ville de Québec. ).

Ce fut intense.

Le questionnaire était long, très long ( Mes dernières entrevues m'avait habitué à des rencontres sur le coin d'une table avec le chef du restaurant qui embauchait et à des question simples d'ordres techniques traitant de salaire, d'expérience et de disponibilités ).

Un pot-pourri de questions "typiques" d'entrevues ( Quel est votre plus grand défaut ? Comment votre ancien employeurs vous décrirait ? Ce genre de choses ), de questions techniques ( Comment allez-vous vous rendre sur place ? Avez-vous votre permi de conduire ? ), voir mêmes des questions culinaires ( Comment faire une mayonnaise ? Quels sont les ingrédients d'une salade grec ? ).

Bon, Je n'ai jamais ( et ne serai probablement jamais ) confortable avec les entrevues, surtout les questions "typiques" mais bon, le désastre que fut mon entrevue au Château Bonne-Entente m'a quand même permis d'être prêt mentalement.

Donc, confiant, je quitte le Clarendon et rentre chez moi.

Mais le groupe Dufour sont des gens sérieux. Quelques jours plus tard, je reçois un courriel me demandant l'autorisation de contacter mes anciens employeurs. Bon, j'appelle Danny de la Cohue ( Allez-y pour les riz de veau et l'entre-côte de cerf, retournez-y pour la soirée Jazz ) et Jeff du Michelangelo ( pas donné c'est vrai mais surveillez les dimanche du mois de Novembre, ils organisent des dîners spéciaux inspirés des repas traditionnels italiens abordables ).

Hop, c'est envoyé.

Bon il avaient dit qu'ils me donneraient des nouvelles, que je sois pris ou non, une ou deux semaines après l'entrevue.

L'attente la première semaine fut longue mais elle fut éclaircie pour une sympathique anecdote.

Après avoir reçu mon diplôme de cuisinier, j'ai reçu un emploi au Michelangelo mais alors que je me rendait à ma première journée de travail, je reçois un appel du chef de La Bête ( amateur de boeuf, allez-y faire un pèlegrinage. Cette endroit est votre terre sainte ), un restaurant où j'aurai bien aimé travaillé ( J'ADORE la viande rouge. ) mais ayant trouvé un très bon emploi, j'ai décliné l'offre d'embauche qu'ils me proposaient.

Et là surprise ! Plusieurs mois plus tard, je reçois un autre coup de fil de La Bête me proposant une entrevue. Un peu abasourdi ( Je m'avais jamais postulé pour leur offre, croyant ne pas avoir les qualifications nécessaires ), j'accepte de rencontrer le chef le lendemain.

Car voici un autre aspect génial d'Emploi Québec.com. Lorsque vous vous créez un profil d'employé, il est envoyé automatiquement à des employeurs potentiels. Fantastique n'est-ce pas ?

Bon, l'entrevue n'avait pas vraiment de débouchée. Vue la pile de CV devant moi quand je suis arrivé, je présume que le chef faisait des entrevues à la chaine.

Bon, revenons au groupe Dufour ( Car un noeud de récit important approche ).

Une dizaine de jours plus tard, je regarde mes courriels en me disant: "Tiens, je devrais appeler le groupe Dufour." Je retrouve leur numéro quand le petit animal de plastique qui vit dans ma poche se réveille et commence à vibrer joyeusement.

Le reste est assez vague...

Tout ce que je me souviens c'est que j'ai été emboché.

J'ai couru, j'ai crié, j'ai chanté, j'ai dansé, j'ai fêté, j'ai HURLÉ !

YYYYYYYYYYYEEEEEEEEEEESSSSSSS !

Mon père m'a retrouvé quelques minutes plus tard, dans le salon, en train de danser le air guitar de la victoire accompagné de Freedom Call.

Donc, j'ai eu la job de mes rêves. En espérant de voir de quoi ça va avoir l'air.

P.S: De toute évidence le groupe Dufour tient à fidéliser ces employés saisonniers. Non seulement il y a un généreux bonus de 500$ si je travaille jusqu'à la fin Octobre mais il offre toutes sortes de bonus aux emplois ( réductions sur le prix des chambres, croisières à la baleine gratuite, 50% sur les rondes de golf. Encore mieux: Si je meurs en travaillant pour eux, probablement un accident de mini-golf, ils enverront des fleurs à ma famille en deuil. ).

Préface.


Bonjour à tous.

Ce blog est avant tout créé par les membres de ma famille et pour mes amis afin de les informer régulièrement de mes aventures dans mon nouveau millieu de travail dans la magnifique auberge de Cap-aux-Pierres, sur l'Isle aux Coudres.

Pour ceux qui se demandent où peut-être cacher ce magnifique bout de terre québécoise, le voici. Une belle île déposée dans le fleuve Saint-Laurent à environ 2 heures de route de Québec ).

À ma parenté et mes amis, j'espère que ça vous plaira et que ça me permettra d'éviter un afflux de questions que je ne pourrai contenir lorsque l'on se reverra.

À ceux qui découvriront ce blog en traînant au hasard sur la Toile, j'espère seulement vous donner envie d'aller à l'Isle aux Coudres et, peut-être, de venir goûter la cuisine de l'auberge Cap-aux-Pierres.